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Colonies de vacances : la face cachée du BAFA et du BAFD

   
 

Qu'ils soient associatifs ou commerciaux les organisateurs légitiment leurs séjours de vacances par un encadrement confié à des titulaires des BAFA/BAFD qui selon leurs dires offriraient toutes les garanties en matière de compétence pédagogique et de sécurité.

Ce discours markétisé destiné à rassurer les élus et les parents occulte un élément important, ces brevets créés en 1973 en remplacement de celui de 1946 de moniteur ou directeur de colonies de vacances sont limités à l'encadrement non professionnel et occasionnel des mineurs en centres de vacances ou de loisirs.

Comme en regard les pouvoirs publics ont estimé nécessaire de créer des diplômes qui eux ont une vocation professionnelle cela interroge sur la qualité de la formation des titulaires aux BAFA/BAFD.

Alors que celle d'animateur professionnel est accessible suivant le niveau de responsabilités par formation alternée, valorisation des acquis ou sur titre et concours il n'est exigé aucun diplôme des candidats au BAFA le seul prérequis est d'avoir au minimum 17 ans révolus le 1er jour du stage.

La formation au BAFD qui permet de diriger un centre de vacances ou de loisirs elle aussi est accessible sans diplôme si ce n'est d'être déjà titulaire du BAFA, d'avoir 21 ans révolus et de justifier d'expériences d'animation en centres de vacances ou de loisirs.

Autre différence de taille la préparation aux différents diplômes professionnels se fait sur un cycle long pour le moins qualifiant le cursus est de 9 mois le BAFA lui s'obtient en 28 jours le BAFD en 50.

Dans un laps de temps si court malgré leurs intitulés ronflants Brevet d'Aptitude aux Fonctions d'Animateur et Brevet d'Aptitude aux Fonctions de Directeur, force est d'admettre que ces formations ne sont en fait qu'une initiation pédagogique très sommaire.

Isabelle Montforte dans une étude réalisée en 2006 pour le compte de l'"Observatoire des Vacances et des Loisirs des Enfants et des Jeunes" en fait le constat :

"L'insuffisance de formation (du BAFA) pourrait être compensée : le déficit de connaissance de psychologie de l'enfant et de l'adolescent, par l'accompagnement, même ponctuel, d'un psychologue dans chaque centre... ". Se disant elle s'exonère du débat de fond sur la formation des animateurs et de leur rôle.

Or comme le signale cette même étude la durée d'utilisation de ces brevets est relativement courte : 80% des animateurs exerceraient cette fonction moins de 4 ans et 73% des directeurs moins de 5 ans, ce qui a pour conséquence que "les organisateurs sont aujourd'hui confrontés à de réels problèmes de recrutement d'animateurs et de directeurs occasionnels".

Cette tension entre l'offre et la demande permet à de nombreux titulaires des BAFA / BAFD d'exercer de façon quasi professionnelle alors qu'ils n'ont pas la formation diplômante requise.

Ce système à deux vitesses a conduit en 2006 les membres de la commission sénatoriale ayant trait au projet de loi relatif "au volontariat associatif et à l'engagement éducatif" au constat qui suit :

"Même si l'on ne peut nier la dimension d'engagement de cette activité d'animation et de direction, il est pour le moins surprenant que dans le secteur de l'enfance.... perdurent des emplois disqualifiés."

Une déclaration qui contredit celle des organisateurs de séjours de vacances sur l'excellence de la formation de leurs personnels d'encadrement.

La formation un business juteux

Pour encadrer les 5 millions d'enfants qui fréquentent les centres de loisirs et de vacances il est fait appel à environ 200.000 animateurs, 35.000 directeurs et 7.000 formateurs.

La préparation au BAFA est facturée entre 600 et 900 euros, ce qui représente chaque année sur la base de 50.000 nouveaux titulaires, un marché captif d'environ 30 à 45 millions d'euros que se partagent les associations qui disposent de l'habilitation.

Dans ces conditions il n'est pas surprenant que les mêmes sur-valorisent ce "diplôme" alors qu'il ne s'inscrit pas dans une logique professionnelle mais dans celle d'un bénévolat.

Comme ces associations et entreprises formatrices organisent aussi des colonies de vacances où leur principal argument de vente est l'encadrement par des titulaires du BAFA, l'exploitation du filon se poursuit à l'embauche avec un contrat de travail qui n'ose dire son nom mais lui substitue celui pompeux de "contrat d'engagement éducatif".

Sa particularité ne porte pas sur le contenu prétendument éducatif de cette engagement mais fixe la rémunération minimale à 2,2 fois le SMIC horaire par jour soit à 18.55 euros sur la base du 1er juillet 2007 et ce quelle que soit la fonction : direction, animation, assistant sanitaire, etc... ce qui se traduit par 2,31 euros de l'heure pour 8H d'activité et bien moins si on tient compte de l'amplitude réelle de travail exigé par leurs employeurs.

Les conséquences de l'exploitation des animateurs

Cette dérogation aux règles communes du Code du travail a pour conséquence que nombre de titulaires du BAFA abandonnent très rapidement la filière pour se tourner vers des activités plus lucratives, les meilleurs se professionnalisent dans des secteurs de l'animation plus rémunérateurs et sauf rare exception, ne demeurent disponibles pour les colonies de vacances que ceux qui n'ont d'autre choix que d'accepter une précarité institutionnalisée.

Cette situation est non seulement contraire à l'éthique mais à l'intérêt bien compris des enfants. Au lieu de disposer pour leurs encadrements des meilleurs, ils sont confiés aux moins-disants qui se révèlent être les moins bien formés faute de disposer des prérequis nécessaires pour se professionnaliser.

Certes l'implication et la compétence sont indépendantes de la rémunération mais il y a un seuil sous lequel nul employeur ne peut descendre sans risquer de confier le poste à un irresponsable ou un incapable.

Autre point, alors que les militants de "l'éducation populaire" étaient en leurs temps parfaitement intégrés fusse dans la contre société de l'époque, mouvement politique, syndical, confessionnel et pouvaient servir de modèle force est de constater que ce n'est plus le cas.

Les encadrants d'aujourd'hui se recrutent pour les plus jeunes parmi les étudiants qui cherchent un job pour l'été nourris logés et les demandeurs d'un premier emploi soucieux de trouver un petit boulot plus valorisant sur leur CV qu'un temps partiel dans la grande distribution.

Pour les plus âgés, parmi ceux qui pour des raisons diverses n'ont pas pleinement réussi leur intégration dans la vie active.

Quoi d'étonnant comme nous le faisions remarquer dans un précédent article que dans cette population en manque de réussite pour ne pas dire en échec, dont certains vivotent grâce aux minima sociaux et aux petits boulots, on puisse constater des tendances à l'immaturité que ne peut corriger le projet éducatif qui dans la pratique se révèle n'être qu'un document administratif destiné à être présenté aux agents de la Jeunesse et des Sports au cas de contrôle.



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